Le blog du CTD, par Bertrand Damien


Chers CTDistes, chers amis, bienvenue sur le blog du CTD. Humeurs, billets d'actualité, coups de coeurs et de bourre, ou simplement plaisantes conneries du 1 au 10ème degré.

Nom : Bertrand
Lieu : France

Musicien, compositeur, auteur, et Producteur de musique (label ESP Music). J'ai travaillé 20 ans dans l'industrie des télécommunications, et j'étais encore récemment Directeur d'un département de conseil en stratégie pour les opérateurs. Maintenant, musique...

29.3.06

DADVSI, incohérence par l'exemple

Dans la DADVSI, un dispositif de la Loi oblige les fournisseurs de DRM (techniques logicielles de protection de contenus) de rendre leurs DRMs interoperables (principalement, il s’agit de Apple, Microsoft, et Real Audio), ce qui reviendrait à en publier les secrets de fabrication à leurs compétiteurs, et on peut parier, très rapidement chez tous les hackers de la planète.
Un analyste de Jupiter Research pointe le fait que si la Loi cherche simplement à garantir aux consommateurs qu’un fichier audio téléchargé puisse être lu sur n’importe quel lecteur, c’est très simple à faire sans compatibilité de DRM : graver un CD (ou une simple image virtuelle de CD sur son disque dur) avec les morceaux achetés par internet, et les ré-importer en mp3 sur l’ordinateur. Pas besoin de DRMs compatibles.
Après les procès remportés par Apple contre Real Audio et des divers développeurs de shareware qui voulaient cracker le DRM Apple, on voit mal les développeurs de DRM se plier à l’injonction légale Française. Pas plus Apple que Microsoft.
Il faut quand même rappeler que c’est précisémment parce que Apple a été ferme sur les DRMs en lançant iTunes Music Store que ce modèle de vente par internet c’est développé avec succès, au détriment du peer to peer gratuit, et en garantissant de ce fait un modèle économique pour les ayants-droits, modèle par ailleurs bien plus intéressant financièrement pour les artistes que le modèle de distribution physique par CD.
Bref, une illustration par l’exemple de l’inutilité de cette loi “nationale” face à la problématique globale et mondiale posée par Internet. C’est un véritable melting pot de dispositifs contradictoires et plus ou moins inutiles. Au lieu de légiférer pour les lobbys, le gouvernement français ferait mieux de favoriser les initiatives créatives visant à inventer de nouvelles manières de développer la création. Les modèles de revenus sont de toute façon en train de changer, que Donne-moi-100-balles-De-Dieu-de-Vabres gesticule comme une marionnette, ou pas.

PS: je faisais une rapide recherche sur Donnedieu via Yahoo, et le deuxième article qui se présente dans la liste pointe sur les malversations diverses du-dit sieur. Affaire de blanchiment d’agent dans le financement de l’ancien parti de Léotard, et surtout pour une sale histoire de commissions occultes sur la vente de frégates à l’Arabie Saoudite. Ce Monsieur pas-blanc-comme neige veut donc faire la leçon aux internautes délinquants. N’oublions pas que sa première version DADVSI prévoyait emprisonnement et 300 000 euros d’amende pour les indélicats du mp3. Lui, délinquant en col blanc avéré, n’a été condamné par le Tribunal correctionnel de Paris q’à 15000 euros d’amende pour blanchiment d’argent dans l’affaire “Fondo” du feu le Parti Républicain.
Le magnifique CV du Ministre de la Culture, là :
Donne-moi-100-balles

Pour ceux que ce sujet de la DADVSI intéressent, je vous recommande une analyse très intéressante et très, très critique, de Christophe Deshayes, Président de Documental - Observatoire des Technologies de l'Information.
Deshayes-JDNet