Le blog du CTD, par Bertrand Damien


Chers CTDistes, chers amis, bienvenue sur le blog du CTD. Humeurs, billets d'actualité, coups de coeurs et de bourre, ou simplement plaisantes conneries du 1 au 10ème degré.

Nom : Bertrand
Lieu : France

Musicien, compositeur, auteur, et Producteur de musique (label ESP Music). J'ai travaillé 20 ans dans l'industrie des télécommunications, et j'étais encore récemment Directeur d'un département de conseil en stratégie pour les opérateurs. Maintenant, musique...

3.4.06

Temps de lutte

Rien est jamais acquis...

On oublie vite, et rien n’est jamais acquis. Il en va ainsi y compris pour certains principes démocratiques que l’on pense fermement ancrés dans nos systèmes de valeurs.
Des principes éthiques ou démocratiques qu’il a fallu conquérir de haute lutte, sur plusieurs siècles parfois, avec leurs cortèges de douleur, de martyrs, d’emprisonnement, de violence physique et morale, et que l’on peut remettre insidieusement en question à tout moment.

J’ai deux exemples parmi d’autres qui me viennent immédiatement à l’esprit.

La torture, pour commencer. On veut à nouveau nous faire croire que la torture est un mal nécessaire, pour sauver plus de vies qu’on en détruit. Cet argument fallacieux a toujours été utilisé pour justifier la torture. Et l’histoire a toujours démontré en retour que cela ne servait strictement à rien ; et pire, que cela était totalement contre-productif. Voilà pour le côté praxis. En ce qui concerne l’éthique, des siècles d’humanisme philosophique décortiquent la question et démontrent toute l’absurdité et la barbarie de ces pratiques.

Deuxième exemple : la liberté de penser, et de s’exprimer dans les limites de la non diffamation. Ce droit démocratique absolument fondamental a été complètement acquis (mais non définitivement malheureusement) grâce la laïcisation des sociétés modernes. A partir du moment où il est possible de dire ce que l’on pense, et notamment de caricaturer toutes les formes de pouvoirs et de dominance, qu’elles soient de nature politiques, sociales ou religieuses, alors on peut considérer que l’on vit dans un pays libre. La santé d’un Canard Enchaîné ou d’un Charlie Hebdo est un bon baromètre démocratique. Cette liberté là, si difficilement acquise, est actuellement mise en danger un peu partout dans le monde par un retour en force des vieilles harpies qui étaient tapies dans l’ombre.
Ploutocratie et puritanisme américains, dictature à peine masquée en Russie, barbarie néo-médiévale de l’Islamisme radical, dictature communisto-capitaliste (mais oui !) en Chine, les exemples pulullent et se multiplient dans le monde.

Ce début de 21ème siècle sonne comme le siècle de tous les dangers pour les vraies valeurs de la démocratie. Et pour tous les progrès démocratiques acquis au cours des 2 ou 3 derniers siècles. La crise du CPE n’est qu’une poussée de fièvre qui appartient à ce mouvement là : parce que les richesses commencent à faire défaut sur une Terre qui s’épuise sous les coups de boutoirs d’une population humaine qui croit de façon exponentielle, on nous dit que les "privilèges" sociaux du passé sont obsolètes et contraires aux intérêts de tous. Du coup, aujourd’hui, les combats ne sont plus des combats de progrès, mais des luttes de sauvegardes du patrimoine démocratique. Terrible constat.

Et temps de lutte. Alors, luttons.