Le blog du CTD, par Bertrand Damien


Chers CTDistes, chers amis, bienvenue sur le blog du CTD. Humeurs, billets d'actualité, coups de coeurs et de bourre, ou simplement plaisantes conneries du 1 au 10ème degré.

Nom : Bertrand
Lieu : France

Musicien, compositeur, auteur, et Producteur de musique (label ESP Music). J'ai travaillé 20 ans dans l'industrie des télécommunications, et j'étais encore récemment Directeur d'un département de conseil en stratégie pour les opérateurs. Maintenant, musique...

21.9.05

Pensées profondes, à défaut de gorges profondes

"Ce n'est pas la pollution qui abîme l'atmosphère. Ce sont toutes les impuretés dans notre air et notre eau qui le font."
verbatim Pamela Anderson

"Je n'ai commis aucun délit, la seule chose que j'ai faite, c'est de ne pas respecter la loi."
verbatime Jennifer Lopez

Le pourquoi du comment

Une autre fournie par ma chère maman.

La distance standard entre 2 rails de chemin de fer aux US est de 4 pieds et 8,5 pouces. C'est un chiffre particulièrement bizarre. Pourquoi cet écartement a-t-il été retenu ? Parce que les chemins de fer US ont été construit de la même façon qu'en Angleterre, par des ingénieurs anglais expatries, qui ont pensé que c'était une bonne idée car ça permettait également d'utiliser des locomotives anglaises.

Pourquoi les anglais ont construits les leurs comme cela ? Parce que les premières lignes de chemin de fer furent construites par les mêmes ingénieurs qui construisirent les tramways, et que cet écartement était alors utilisé.

Pourquoi ont-ils utilisé cet écartement ?
Parce que les personnes qui construisaient les tramways étaient les mêmes qui construisaient les chariots et qu'ils ont utilisé les mêmes méthodes et les mêmes outils.

Ok, pourquoi les chariots utilisent un tel écartement ?
Et bien, parce que partout en Europe et en Angleterre les routes avaient déjà des ornières et un espacement différent aurait causé la rupture de l'essieu du chariot.

Donc, pourquoi ces routes présentaient elles des ornières ainsi espacées ? Les premières grandes routes en Europe ont été construites par l'empire romain pour accélerer le déploiement des légions romaines.

Pourquoi les romains ont ils retenu cette dimension ?
Parce que les premiers chariots étaient des chariots de guerre romains. Ces chariots étaient tirés par deux chevaux. Ces chevaux galopaient côte a côte et devaient être espacés suffisamment pour ne pas se gêner. Afin d'assurer une meilleure stabilité du chariot, les roues ne devaient pas se trouver dans la continuité des empreintes de sabots laissées par les chevaux, et ne pas se trouver trop espacées pour ne pas causer d'accident lors du croisement de deux chariots.

Nous avons donc maintenant la réponse a notre question d'origine. L'espacement des rails US (4 pieds et 8 pouces et demi) s'explique parce que 2000 ans auparavant, sur un autre continent, les chariots romains étaient construits en fonction de la dimension de l'arrière train des chevaux de guerre.

Et maintenant, la cerise sur le gâteau.
Il y a une extension intéressante de cette histoire concernant l'espacement des rails et l'arrière train des chevaux.
Quand nous regardons la navette spatiale américaine sur son pas de tir, nous pouvons remarquer les deux réservoirs additionnels attachés au réservoir principal. La société THIOKOL fabrique ces réservoirs additionnels dans leur usine de l'UTAH. Les ingénieurs qui les ont conçus auraient bien aimé les faire un peu plus larges, mais ces réservoirs devaient être expédiés par train jusqu'au site de lancement. La ligne de chemin de fer entre l'usine et Cap Canaveral emprunte un tunnel sous les montagnes rocheuses. Les réservoirs additionnels devaient pouvoir passer sous ce tunnel. Le tunnel est légèrement plus large que la voie de chemin de fer, et la voie de chemin de fer est a peu près aussi large que les arrières train de deux chevaux.

Conclusion : une contrainte de conception du moyen de transport le plus avancé au monde est la largeur d'un cul de cheval.
Les spécifications et la bureaucratie vivront pour toujours. Aussi, la prochaine fois que vous avez des spécifications entre les mains et que vous vous demandez quel cul de cheval les a inventées, vous aurez peut être posé la bonne question.

Poésie de potache

Trouvée par ma grand-mère (qui était prof de math je crois) dans une copie de géologie (classe de 4ème, à l'époque, c'était il y a longtemps, longtemps...), et transmise par ma maman.

"Les argiles sont de vieilles roches-mères qui se sont remises en couches"

C'est beau, hein ?

19.9.05

Deuxième acte de naissance : It's Art Mag

Le magazine It's Art est né.
Voilà un magazine dédié aux arts assistés par ordinateur, principalement l'image, mais s'intéressant aussi aux relations de l'image avec d'autres formes d'expression, telles que la musique. Son esthétique est haut de gamme, les artistes présentés viennent du monde entier et sont vraiment étonnants, de grande qualité.

Ce projet est porté par Patrice Leymarie, fondu de création assistée par ordinateur, utilisateur émérite du logiciel Artmatic, un des fleurons de U&I software, et auteur réalisateur du clip vidéo de mon titre "Europa" (cf la section Projet, sur le site itsartmag.com).
Je participe aussi modestement à la ligne éditoriale, juste un petit coup de main pour Patrice.
Rendez-vous sur ce site en pré-version : itsartmag.com pour découvrir It's Art Mag en ligne, et downloader gratuitement le numéro 0 en pdf, avec des images splendides en haute résolution.

Longue vie à It's Art mag.
Bertrand.

Premier Acte de naissance : AND...

Le projet AND... est lancé.
AND stands for Ain't No Dub. C'est la suite programmée de l'expérience musicale née pendant la fête mémorable de mes 40 ans (cf post du 30-08-05 "Inoubliable").
N'oubliez pas ce nom, nous lui prédisons un avenir intersidéral. Le premier album devrait s'appeler "Ain't No Dub... in America", avec le titre phare "American Lobotomy", que ceux qui étaient présents le 26 août ont pu entendre pour la première fois en public.

18.9.05

Les résistants sur le net

A voir sur le net, un site américain sans concession sur Bush, ses mensonges et toute cette merde.
bushwatch.com

J'ai beaucoup aimé celui-ci aussi :
yorick.infinitejest.org
Une jolie collection de carte à jouer que Charlie Hebdo n'aurait pas renié une seconde.
Et celui-là, c'est carrément trash:
wizardofwhimsy

Il y a donc encore des américains qui ont des yeux pour voir et un cerveau pour comprendre.

16.9.05

Niké

Rapporté par la newsletter de ATTAC

"J'ai acheté il y a quelques mois une paire de baskets Nike chez Décathlon.Qu'elle n'a pas été ma surprise de lire sur les étiquettes de mes chaussures, que le pied droit est fabriqué en Chine, et le pied gauche au Vietnam. Pensant à une erreur d'étiquetage, je suis allé me renseigner auprès du vendeur. Il n'y a aucune erreur. Pour éviter qu'une usine de sous-traitance ne fabrique un nombre de chaussures plus important que le nombre commandé pour les écouler sur le marché noir, Nike fait fabriquer les pieds gauches dans un pays et les pieds droits dans un autre pays. Des fois que les ouvriers de leurs usines aient envie de porter des Nike que leurs salaires ne leur permettent pas de s'acheter ils ne pourraient chausser qu'un seul pied."

Une marque de sport qui porte bien son nom! Isn't it?

11.9.05

Polique économique

Lu dans Enjeux les Ecos de septembre : "En rappelant en juin dernier que la dette publique s'élevait à 1070 milliards d'euros, Thierry Breton, le ministre de l'Economie, omettait de mentionner les 1000 milliards d'engagements hors bilan (par exemple, les retraites des fonctionnaires), soit au total 125% du PIB. Le seul paiement des intérêts de la dette absorbe la totalité de l'impôt sur le revenu."

Le gouvernement français nous développe une politique très libérale inspirée des Etats-Unis, en espérant doper les investissements, et en espérant que cela créera automatiquement de l'emploi. La richesse mondiale croit de 4,5%, dopée par la Chine et l'Amérique, pendant que la zone euro croit de en-dessous des 2% annuels.
Nos apprentis-sorciers s'agitent donc dans des clubs de réflexions ultra-libéraux qui alimentent la théorie gouvernentale française.

Plusieurs réflexions me viennent à l'esprit.
Tout d'abord, d'un strict point de vue économique, il parait extrêmement dangereux de mimer les USA, car leur contexte est totalement différent. L'Amérique est la pompe mondiale à investissements, attirant plus de 25% ceux-ci. Pas la France. Le déficit public américain ne créée pas de catastrophe, pour le moment, parce que les Chinois achètent massivement les T-Bonds américains (en créant massivement du Yuan dont le taux de change est fixé par le gouvernement, le Yuan bénéficiant depuis 1994 d'un avantage de change considérable par rapport au dollar). Les Chinois font cela pour éviter qu'une récession s'installe aux USA, et donc dans le reste du monde, parce qu'une telle récession stopperait les exportations massives qui tirent leur croissance.
Cette interdépendance entre l'Amérique et la Chine maintient pour le moment les équilibres, mais génèrent en même temps de nombreuses bulles, notamment immobilières et pétrolières, les USA consommant 20% des ressources pétrolières mondiales, et l'immoblier étant responsable de près ou de loin de 40% de la création d'emplois depuis 2001. Quand ces bulles éclateront, Stephen Roach, économiste en chef chez Morgan Stanley et le plus pessimiste des experts, prédit un Armageddon économique.
Le gouvernement français, lui, copie bêtement la politique libérale américaine sans en tirer aucun des avantages parce que sa situation géo-stratégique et économique est complètement différente. Les Pays-Bas, le Danemark, l'Angleterre et quelques autres développent avec succès pendant ce temps là des politiques adaptées à leur propre contexte.

L'autre réflexion qui me vient est plus globale, et elle concerne la valeur réelle, politique, sociale et morale, de la croissance économique américaine. Elle créée des emplois, mais la majeure partie sont des sous-emplois qu'il faut cumuler pour espérer survivre. Depuis l'arrivée de Bush au pouvoir, le nombre de personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté a augmenté aux USA, alors qu'il s'était réduit pendant la présidence Clinton. Les riches sont encore plus riches, les pauvres encore plus pauvres, et la middle-class tire la langue. Aujourd'hui, la typologie économique et sociale américaine est revenue au niveau d'avant Roosevelt et le New Deal.
Le miracle américain est un fantasme bien vendu, et il a fallu Katrina pour balayer le voile d'illusion et montrer une autre réalité de l'amérique d'aujourd'hui. Chirac, quant à lui, se fait le champion des illusions françaises, protège des lobbys agricoles anachroniques au lieu de faire évoluer intelligemment le secteur, réduit les impôts pour les plus riches et creuse le déficit, fait des incantations diverses et variées pendant que son gouvernement s'efforce d'implémenter les politiques libérales conçues par les clubs de réflexions libéraux sur le modèle américain. Un patchwork indigeste et incohérent.

6.9.05

Nouvel appartheid

Emission 90 minutes, sur Canal +, vue ce soir.
Palestine et Israël. Où comment, en orchestrant médiatiquement le retrait de Gaza comme une véritable diversion, Israël se désengage d'une enclave mortelle et chaotique, pendant qu'il étend discrètement mais massivement ses colonies illégales en Cisjordanie, et en pourrissant par un mur de la honte toute tentative Palestinienne de maintenir une continuité entre Jérusalem et les territoires Palestiniens.
Toute l'enquête est une démonstration implacable de la construction de cet appartheid qui ne dit pas son nom, d'une humiliation abjecte, et d'une stratégie parfaitement orchestrée. Le journaliste rappelle à la fin qu'ils ont pu néanmoins mener leur enquête sans trop de difficultés, filmer et interroger sans être immédiatement arrêtés et mis à l'ombre, ce qui reste une exception démocratique dans toute cette région essentiellement non démocratique. Ni tout noir, ni tout blanc, un état raciste et colonial, tout en faisant la preuve d'une tradition démocratique réelle.
Profondément destabilisant et dérangeant.
La fin justifie-t-elle les moyens ?
La survie légitime de l'état d'Israël ne peut-elle pas se faire autrement qu'au mépris manifeste des droits de l'homme ? Les Palestiniens sont-ils des sous-hommes ?

5.9.05

De l’énergie, du lion, de la grotte, et toute cette sorte de chose.

Sous la pression des nombreuses demandes d'explication, je vais ici publier le texte qui est à l'origine de ma signature énigmatique (pour mes emails), à savoir :
"Si le Lion ne sort pas de la grotte, l'Ours fait de l'aérophagie" (Proverbe Gersois)

Il s'agit d'un petit texte écrit un soir de déconnante et d'ébriété avancée (mais pas assez pour m'empêcher de coucher le machin sur le papier avant de m'effondrer). Voici donc la chose qui fut :

Le lion est-il sorti de la grotte ? Excellente question, je vous remercie de me l’avoir posée. Taï-shi mis à part, il suffirait théoriquement de guetter les odeurs pour le savoir. Car comme dit le dicton populaire, si le lion ne sort pas de la grotte, l’ours fait de l’aérophagie. Etonnant, non ? Pourtant, tout s’explique facilement, selon le bon sens populaire, qui prévaut toujours quelque part.
Vous êtes perdu, là, un petit peu à l’Ouest ? Bon, j’admets, reprenons au début. Et au début, il y a toujours la théorie. C’est d’abord une question de respiration. Inspirez, pensez profondément à votre trou de balle, visualisez vos entrailles et faîtes-les descendre vers l’orifice terminal, sans comprimer, sans forcer. Aucun muscle ne doit macher du fer pour se faire. Il faut simplement matérialiser l’apesanteur, lui donner un périmètre d’action vital, focalisé tout entier dans un zoom anal qui conduit à la libération terminale, c’est fatal et primordial.
Là, si vous menez à bien cet exercice de base, vous rentrez de pleins pieds dans la sphère de contrôle émotionnel à géométrie invariable, retour à la nature, aux origines les plus primatives. J’entends bien évidemment par ici la filliation directe à la grande famille des primates, sans remonter plus loin, parce que j’ai des doutes sur la signification conceptuelle des énergies primordiales, concernant les protozaires de toutes sortes.
Mais voilà, on y vient. Il faut atteindre l’état de décompression vertébrale ad hoc pour pleinement capaciter l’individu dans sa quête de réalisation personnelle. Et c’est bien à cela que sert cette technique cérébro-rectale. Et c’est bien là que l’on voit que tout est lié. Le lion doit sortir de la grotte, l’émotion totalement expurgée de la boite de conserve en un rugissement primato-primitif absolument… disons, total. Pour bien faire.
Et que se passe-t-il si le lion ne sort pas de la grotte ? Le vacuum intestino-sphinctérien ne voit pas un continuum d’espace-temps fluide, libéré de toute contrainte. Il ne syntonise pas avec les palpitations quantiques, l’interaction forte et les forces diverses et variées qui font péter les gerbes photoniques de la sainte lumière divine. Le truc, c’est qu’il est pas libre, quoi. Il est en-gluons, pour poursuivre la métaphore de la physique quantique. Du coup, ça ne passe pas nikel-chrome, ça va, ça vient, ça bouillonne et ça revient, ça bulle, ça chimiose, et même, ça catalyse. Et c’est pour cela que l’ours fait de l’aérophagie quand le lion ne sort pas de la grotte.

3.9.05

Avant-goût de l'enfer

Mes sentiments oscillent d'un côté entre tristesse et compassion pour le malheur et la souffrance de ces gens, et de l'autre avec colère contre la société américaine qui nous donne à voir bien plus souvent le pire que le meilleur, de nos jours.

Georges Bush se plaint que le monde entier ne vienne pas lui donner de l'argent pour aider tous ces pauvres gens, mais ces gens, les pauvres, les noirs de la Nouvelle Orléans, sont en fait abandonnés par le système américain.
Si vous ne comprenez pas de quoi je parle, lisez ce récit de Libération, absolument hallucinant :
«Si on ne sort pas, on met le feu à cette ville»

Ce n'est pas New-York 1999, c'est Nouvelles-Orléans 2005, mais quelle différence y-a-t-il entre la fiction et la réalité ? C'est un chaos de film de science-fiction, et peut-être seulement un avant-goût de ce qui se répétera de plus en plus souvent ces prochaines décennies. Combien faudra-t-il de désastres écologiques sur le sol américain, avant que ceux-ci n'acceptent de changer de mode de vie au lieu de continuer à détruire la planète ? (c'est 5% de la population mondiale, et elle produit 25% de la pollution qui détruit la couche d'ozone, il faut le rappeler).

Revenons à la question de l'aide internationnale. Ce que Georges Bush ne dit pas, mais que je sais par ma belle soeur qui travaille à l'ONU, c'est qu'il n'a toujours pas versé un seul dollar de l'aide promise aux victimes du Tsunami en Asie. Georges Bush ne dit pas de toute façon que cela fait 5 ans que les américains n'ont pas versé leur contribution au budget de l'ONU.
Devons-nous donner des sous à la nation la plus riche de la planète (en valeur absolue) ?
Nous somme une fois de plus pris en otage. Nous ne pouvons pas accepter ces images de souffrance et de dévastations et ne rien faire, mais en même temps, nous nous sentons plus touchés par ces millions d'enfants dans le monde qui meurent de faim et de soif et de maladie, que par la souffrance des américains, et nous avons la tentation de penser qu'ils récoltent ce qu'ils ont semé. Je sais, c'est très choquant, mais que faire ?