Le blog du CTD, par Bertrand Damien


Chers CTDistes, chers amis, bienvenue sur le blog du CTD. Humeurs, billets d'actualité, coups de coeurs et de bourre, ou simplement plaisantes conneries du 1 au 10ème degré.

Nom : Bertrand
Lieu : France

Musicien, compositeur, auteur, et Producteur de musique (label ESP Music). J'ai travaillé 20 ans dans l'industrie des télécommunications, et j'étais encore récemment Directeur d'un département de conseil en stratégie pour les opérateurs. Maintenant, musique...

23.4.07

Et si on parlait bilans ?

L’heure est maintenant venue de la confrontation finale, affiner les grandes déclarations programmatiques, faire des petits mouvements tactiques, et des promesses électorales diverses et variées destinées à prendre pied dans la moindre niche d’électeurs à convaincre. L’heure de la démagogie aussi.

Le problème, toujours, c’est que les promesses, les programmes... N’engagent généralement que ceux qui les écoutent. Sous l’ère Chirac, ce fut même le dogme central de gouvernement, et l’on finit par croire que tous les bords politiques raisonnent de la même manière. Est-ce vrai ?

Une bonne manière de jauger le biniou, c’est quand même de regarder ce que chaque camp a vraiment fait. Le bilan. Pourquoi ne parle-t-on pas des vrais bilans ? Ah, c’est vrai, le marketing politique valorise davantage le positif, la promesse d’un monde meilleur, qu’un regard objectif sur le passé pas forcément jouasse. Ca m’agace un peu. Les vrais bilans eux ne mentent pas, même si les arguties idéologiques génèrent des contestations quand à leur interprétatio. Mais les bilans nous révèlent quand même des choses. Beaucoup de choses.

Alors, je vous propose de lire cet article de Jacques Généreux, économiste, professeur à Sciences Po, sur Agoravox : article

Le vrai bilan gauche-droite, Jospin contre les Premiers Ministres de droite qui lui ont succédé. En matière économique et sociale, y’a tout simplement pas photo. Qui de la droite et de la gauche sont meilleurs gestionnaires en France ? Pas ceux qui se croient seuls légitimes dans le type d’économie qui nous gouverne. C’est tout le contraire. Etrange paradoxe, ou bien révélation d’une mystification des masses ?

13.4.07

Sarkozy, «grand diseur, petit faiseur»

Un article au vitriol d'un magistrat, Dominique Barella.

A lire là : «grand diseur, petit faiseur»

Ca décape et ça remet les choses en place.

6.4.07

Sarko-gros-mots

Dans un livre à paraître la semaine prochaine chez Fayard, Azouz Begag, Ministre démissionnaire, relate ses relations exécrables avec Sarkozy après la crise des banlieues.

Ecoutons-le (extraits relatés dans Marianne, et repris par Libération aujourd'hui) :

Au téléphone, Sarkozy «me passe un savon tellement incroyable que je ne peux m’empêcher de le consigner sur le champ», relate Begag, avant de citer l’ex-ministre de l’Intérieur: «Tu es un connard, un déloyal, un salaud! Je vais te casser la gueule».

«Le ministre de l’Intérieur m’a conseillé, dans une ultime menace, de ne jamais plus lui serrer la main à l’avenir, sinon il allait m’en cuire», ajoute l’ex-ministre. Selon Marianne, Begag a fait l’objet de pressions pour qu’il retarde la parution de son livre, mais a finalement décidé «de passer outre».

Voilà le genre de type qu'on va se cogner comme président de la République française. Un fachiste moderne, une petite frappe qui tient son monde sous un régime autoritaire et qui emploie la menace à tout bout de champ.

Encore une fois, comme le disent nos voisins Anglais et Allemands, la France ne mérite quand même pas ça. Et pourtant, si les gens ne s'enlèvent pas la merde qu'ils ont dans les yeux, on va y avoir droit.

5.4.07

On a les thermomètres qu'on mérite

Entendu de Yan Arthus Bertrand ce midi à la télé : "on a les hommes politiques que l'on mérite".

Et il a complètement raison. Les hommes politiques, pour l'essentiel et à de rares exceptions près, reflètent les courants d'opinion. Ils se nourrissent des tendances, des idées, et des lieux communs du commun, afin de s'en attirer le vote et de coller à l'opinion. Ensuite, et seulement ensuite, ces opinions et tendances se répartissent dans l'échiquier politique en fonction des "principes et idées", et des éthiques politiques (ainsi que des éthiqu-ettes).

Les hommes politiques sont des thermomètres plantés dans les fesses françaises, ou des girouettes bien orientées dans le vent sur nos clochers.

Un Le Pen existe en France parce qu'il existe un racisme fondamental et des peurs irraisonnées en France, et parce qu'il y a aussi tout un tas d'abrutis qui trouvent aisé et sans grave conséquence de faire du vote protestaire primaire sans avoir pour autant des idées extrémistes comme celles de Le Pen pour lequel ils vont voter. Imbéciles inconscients et inconséquents.

Les enjeux fondamentaux de l'écologie sont vaporisés dans les programmes de droite ou de gauche, et dans un parti écologique au fonctionnement groupusculaire et immature, parce que ces enjeux ne sont pas encore assez reconnus par les français eux-mêmes. Folie.

Un Sarkozy peut présenter un programme économique Reaganien vieux de 25 ans, et qui fait se gausser le très libéral anglais Financial Times (jusqu'à lui faire dire que les Français "malgré tout ce qu'on peut penser d'eux ne méritent quand même pas de subir un Sarkozy"), parce que les Français ne pensent qu'à leur nombril pour bader des réductions d'impôts, qui une fois obtenues, les mettront dans la rue pour râler que les services publics ne fonctionnent plus, qu'ils n'auront pas de retraite, et que la sécu ne veut plus les rembourser. Le beurre, l'argent du beurre, et la crémière, sinon c'est la révolution ou le vote Le Pen.

Les femmes sont les plus exigeantes et les plus critiques de la Royale de service, et pensent qu'un homme sera plus ferme et plus fiable à la tête de l'état français. Plaignez-vous des disparités sexistes de la société française après ça, et retournez à la cuisine manger votre pain noir.

Si le citoyen n'a pas de conscience politique (au sens large dans toute son acception citoyenne), mature, raisonnée, et objectivement informée, que le citoyen ne se plaigne pas de ses représentants politiques. Il n'a que ce qu'il mérite.

4.4.07

- 12 points pour Sarko

Selon l'enquête menée par le magazine Auto Hebdo, qui a établi le palmarès des infractions des présidentiables en suivant six candidats pendant un mois et en notant leurs écarts par rapport au code de la route, Nicolas Sarkozy arrive en tête des mauvais élèves avec une vitesse de 130 km/h à un endroit où elle est limitée à 70, soit un dépassement de 60 km/h de la vitesse autorisée.

En deuxième position on trouve Jean Marie Le Pen dont la Peugeot a été prise roulant à 185 km/h sur autoroute au lieu de 130. Puis viennent dans l'ordre François Bayrou, Ségolène Royal, Arlette Laguiller, et enfin Olivier Besancenot avec 135 km/h sur une route limitée à 110.

Précisons que les voitures n'étaient pas conduites par les intéressés, mais par leur chauffeur. Ce qui n'empêche pas dans la théorie les candidats de donner des instructions de respect du code de la route à ces derniers. Si je roulais à 130 dans un endroit limité à 70, mes enfants seraient capables de s'en apercevoir et de me le faire remarquer vertement...

Robe de printemps

Petit poème de printemps, pour célébrer le passage de l'hiver...

Robe de printemps

Le ciel lavait de vieux haillons
Gris et fripés, ondulant doucement
Dans un courant morne et nonchalant
Et l’on pouvait craindre, à ce moment
Qu’une eau sale s’en déverse sur les toits
Les chemins et les têtes d’infortunés passants

Mais voilà qu’un soleil rose
Se mêle de la lessive céleste
Des doigts rouge et or plongent
Dans le bain de draps tourmentés
Ils pressent et ils essorent,
Un tourbillon d’eau emporte les derniers gris

Au cri des mouettes, je lève les yeux
Pour découvrir les drapés cotonneux
Des étoffes de soie blanche et rose
Des robes de satin lavande et bleue
Qui dansent dans la lumière éclose
Le ciel a ouvert son échoppe de printemps

Et déroulé jusqu’à moi son escalier
Baigné d’odeurs marines et florales
Bordé de pistils carmin et de pétales
Des tiges vigoureuses dans l’air opiacé
J’irais là-haut avec tous mes deniers
Les économies d’un long hiver

Pour te choisir, ma mie, une robe de danse
À porter chaque jour, jusqu’à l’été…

© Bertrand Damien 2007

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3.4.07

L'internationalisation

La réponse (excellente) du ministre Brésilien de l'Education interrogé par des étudiants aux Etats-Unis...

A faire suivre... car la presse " nord-américaine " a refusé de publier ce texte ! ! (et donc, je fais suivre moi aussi en publiant dans ce blog).

L’INTERNATIONALISATION

Discours du ministre Brésilien de l'Éducation aux États-unis.

Pendant un débat dans une université aux États-unis, le ministre de l' Education, Cristovam Buarque, fut interrogé sur ce qu'il pensait au sujet de l'internationalisation de l'Amazonie. Le jeune étudiant américain commença sa question en affirmant qu'il espérait une réponse d'un humaniste et non d'un Brésilien.

Voici la réponse de M. Cristovam Buarque.

En effet, en tant que Brésilien, je m'élèverais tout simplement contre l'internationalisation de l'Amazonie. Quelle que soit l'insuffisance de l'attention de nos gouvernements pour ce patrimoine, il est nôtre.

En tant qu'humaniste, conscient du risque de dégradation du milieu ambiant dont souffre l'Amazonie, je peux imaginer que l'Amazonie soit internationalisée, comme du reste tout ce qui a de l'importance pour toute l'humanité. Si, au nom d'une éthique humaniste, nous devions internationaliser l'Amazonie, alors nous devrions internationaliser les réserves de pétrole du monde entier.

Le pétrole est aussi important pour le bien-être de l'humanité que l'Amazonie l'est pour notre avenir. Et malgré cela, les maîtres des réserves de pétrole se sentent le droit d'augmenter ou de diminuer l'extraction de pétrole, comme d'augmenter ou non son prix.

De la même manière, on devrait internationaliser le capital financier des pays riches. Si l'Amazonie est une réserve pour tous les hommes, elle ne peut être brûlée par la volonté de son propriétaire, ou d'un pays. Brûler l'Amazonie, c'est aussi grave que le chômage provoqué par les décisions arbitraires des spéculateurs de l'économie globale. Nous ne pouvons pas laisser les réserves financières brûler des pays entiers pour le bon plaisir de la spéculation.

Avant l'Amazonie, j'aimerai assister à l'internationalisation de tous les grands musées du monde. Le Louvre ne doit pas appartenir à la seule France. Chaque musée du monde est le gardien des plus belles oeuvres produites par le génie humain. On ne peut pas laisser ce patrimoine culturel, au même titre que le patrimoine naturel de l'Amazonie, être manipulé et détruit selon la fantaisie d'un seul propriétaire ou d'un seul pays.

Il y a quelque temps, un millionnaire japonais a décidé d'enterrer avec lui le tableau d'un grand maître. Avant que cela n'arrive, il faudrait internationaliser ce tableau.

Pendant que cette rencontre se déroule, les Nations unies organisent le Forum du Millénaire, mais certains Présidents de pays ont eu des difficultés pour y assister, à cause de difficultés aux frontières des États-unis. Je crois donc qu'il faudrait que New York, lieu du siège des Nations unies, soit internationalisé. Au moins Manhattan devrait appartenir à toute l'humanité. Comme du reste Paris, Venise, Rome, Londres, Rio de Janeiro, Brasília, Recife, chaque ville avec sa beauté particulière, et son histoire du monde devraient appartenir au monde entier.

Si les États-unis veulent internationaliser l'Amazonie, à cause du risque que fait courir le fait de la laisser entre les mains des Brésiliens, alors internationalisons aussi tout l'arsenal nucléaire des États-unis. Ne serait-ce que par ce qu'ils sont capables d'utiliser de telles armes, ce qui provoquerait une destruction mille fois plus vaste que les déplorables incendies des forêts Brésiliennes.

Au cours de leurs débats, les actuels candidats à la Présidence des États-unis ont soutenu l'idée d'une internationalisation des réserves florestales du monde en échange d'un effacement de la dette. Commençons donc par utiliser cette dette pour s'assurer que tous les enfants du monde aient la possibilité de manger et d'aller à l'école. Internationalisons les enfants, en les traitant, où qu'ils naissent, comme un patrimoine qui mérite l'attention du monde entier. Davantage encore que l'Amazonie. Quand les dirigeants du monde traiteront les enfants pauvres du monde comme un Patrimoine de l'Humanité, ils ne les laisseront pas travailler alors qu'ils devraient aller à l'école; ils ne les laisseront pas mourir alors qu'ils devraient vivre.

En tant qu'humaniste, j'accepte de défendre l'idée d'une internationalisation du monde. Mais tant que le monde me traitera comme un Brésilien, je lutterai pour que l'Amazonie soit à nous. Et seulement à nous!